"Il faut renforcer la lutte contre les FDLR"

Des combattants des FDLR dans une forêt près de Pinga au nord de Goma dans l'est de la RDC (20009).

Crédit photo, AFP

Légende image, Des combattants des FDLR dans une forêt près de Pinga au nord de Goma dans l'est de la RDC.

Les Etats-Unis ont demandé vendredi à la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) de "redoubler d'efforts" dans la lutte contre les FDLR (rebelles hutu rwandais) présents dans l'Est de ce pays.

"Les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), doivent connaître une fin similaire à celle du M23", a déclaré l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, Russ Feingold, lors d'une conférence de presse téléphonique avant un prochain voyage en RDC.

M. Feingold faisait référence au Mouvement du 23 Mars (M23), une rébellion essentiellement tutsi qui a déstabilisé pendant dix-huit mois la province du Nord-Kivu (Est de la RDC) avant d'être vaincue début novembre par l'armée congolaise, avec le soutien de la Monusco.

En mars 2013, le Conseil de sécurité de l'ONU a doté la Monusco d'une brigade d'intervention de 3.000 hommes dotée d'un mandat offensif afin de lui permettre de "neutraliser" tous les groupes armés actifs en RDC, essentiellement dans l'est du pays.

Après la victoire sur le M23, le gouvernement congolais avait annoncé son intention de désarmer par la force toutes les milices étrangères et congolaises présentes dans le pays qui n'auront pas rendu les armes, en commençant par les FDLR.

Cette milice est formée de rebelles hutu rwandais réfugiés dans l'Est de la RDC depuis 1994 et qui comptent encore dans leurs rangs des hommes qui ont participé au génocide contre les Tutsis.

Mercredi, le représentant spécial adjoint de l'ONU pour la RDC, Abdallah Wafy, a déclaré que la lutte contre les FDLR ne pouvait pas prendre la même forme que celle contre le M23 du fait que les rebelles rwandais se déplaçaient avec femmes et enfants et qu'il y avait donc de gros risques de faire des victimes civiles.

Au cours de son point de presse téléphonique, M. Feingold a déclaré que la Monusco devait mener ses actions offensives contre les groupes armés de pair avec des actions incitant à la démobilisation et à la réinsertion pacifique des combattants qui souhaitent rendre les armes.

De fait, depuis la défaite du M23, l'ONU a constaté une augmentation des défections au sein des groupes armés, notamment parmi les FDLR.

Cette milice s'est constituée au départ pour faire tomber le régime du président Paul Kagame, un Tutsi au pouvoir à Kigali depuis la fin du génocide en 1994.

Selon des experts et diplomates, les FDLR ne représentent néanmoins plus de menace directe pour les autorités rwandaises, mais celles-ci instrumentalisent leur présence en RDC pour s'arroger le droit d'intervenir dans le Nord-Kivu.

Kigali soutient des groupes armés en dépit de ses dénégations, tout comme il a soutenu le M23.

Riche en ressources minières convoitées, le Nord-Kivu est déchiré par les conflits depuis près de vingt ans.